On a beaucoup parlé de Paris comme une ville figée, une métropole qui s’attache à son passé et refuse le changement.
On a beaucoup critiqué le manque d’imagination des architectes quand il s’agit de Paris et des grandes villes françaises.
On a beaucoup comparé l’architecture parisienne récente à l’architecture hors de nos frontières.
On a signalé très peu l’existence aujourd’hui de quartiers entiers en construction à Paris.
On a montré très peu le visage architectural coloré, osé et diversifié de cette ville.
On a mis en valeur très peu les nouveautés architecturales ajoutées chaque année.
Je vous propose une promenade dans l’un des secteurs de Paris, un quartier en pleine mutation, un endroit nouveau où on trouve aussi des traces rares d’une ancienne ville industrielle qui a existé jadis.
Ma visite commence à la Bibliothèque nationale de France, quatre tours en verre qui n’échappent pas aux regards des visiteurs de la capitale. Continuons aux fil des ruelles, suivons le immeubles en construction, contournons les chantiers en cours pour se rendre dans l’un des quartiers nouveaux les plus emblématiques de la capitale.
C’est ici, dans le 13ème arrondissement qu’un nouveau quartier est en train de voir le jour. Certains nostalgiques diront qu’il s’agit d’une erreur, d’une défiguration, d’autres qualifierons ces travaux d’une réussite et d’une réanimation d’un ancien quartier en état d’abandon.
Des architectes français connus vont laisser leurs empreintes sur ce morceau de ville jusque là abandonné. On y trouvera des logements, des immeubles de bureaux, des commerces, des espaces verts, le tout dans un esprit nouveau qui cherche à s’intégrer à l’ensemble environnant. On y trouve plusieurs constructions emblèmes d’une architecture industrielle passée qui a caractérisée ce lieu, des bâtiments entièrement reconstruits, réaffectés mais qui gardent leur charme absolu de l’époque qui les a vu naître.
Certains chantiers montrent que le travail n’est pas encore terminé, malgré l’existence de certains espaces verts, de quelques coins secrets privilégiés par les habitants, une université avec un nombre conséquent de fréquentation journalière et l’absence totale des touristes amassés ailleurs dans d’autres quartiers plus connus et recherchés.
Une promenade haute en couleurs, en nouveautés architecturales et riche en mutations, quelques photos, quelques clins d’oeils d’un quartier tourné vers l’avenir…
16 commentaires:
J'adore ce coin!
Je l'ai vu émerger en à peine 3 ans...
Bon, il faut lui laisser le temps de s'épanouir, on jugera plus tard, et on en tirera les leçons nécessaires.
Sinon, tu n'a pas mis de photo de l'école d'architecture :( La reconversion y est réussie.
Et l'immeuble de logement de Borel, je le trouve magnifique!
;)
Beau reportage!
Certains te diront que ce secteur a perdu son âme, il est devenu aseptisé, propre, bref il ne ressemble plus à ce qu'ils ont connu avant.
Scrapper's Run:
Ça ne m'étonne pas que ce quartier t'intéresse vu le passé industriel qu'il a.:-)
L'école d'architecture, je n'y suis pas encore allée, une autre fois peut être avec photos bien sûr.
François:
Oui, c'est vrai mais d'autres diront qu'il s'est amélioré, reconstruit même s'il a changé. De toute façon, je pense qu'on devrait attendre, ce sont ceux qui passent le plus de temps, qui vivent et y travaillent dans ce quartier qui nous dirons le plus.
Je connais peu le coin à part la bibliothèque et les Frigos.
Mais en parlan de couleur, est-ce que tu as eu l'occasion de visiter l'expo CRHOMATIK qui se tenait au Pavillon de l'Arsenal? Un vrai tour d'horizon de l'architecture parisienne en couleur! Ton reportage m'a rappelé cette expo.
Je le trouve "écrasant" ce quartier... même si les volumes sont très intéressants. On s'y sent tout petit. Alors que ce n'est pas l'impression que l'on ressent près des immeubles Haussmmaniens par exemple. Enfin je ne sais pas... ce n'est qu'un ressenti. manque de verdure me semble-t-il aussi. un quartier un peu "dur".
Par contre je n'ai pas le même avis que scrapper's Run a propos de l'école d'archi... pour la connaitre un poil ^^. Borel est meilleur quand il s'agit de logement... (pareil, c'est avis personnel ;-) )
sheily:
Non, je n'était pas à l'exposition. Elle y est toujours?
Pour les frigos, un autre texte viendra peut être compléter celui-là, pas dans l'immédiat.
Fabien:
Tu es nostalgique à l'époque Haussmanienne? :-)
Ce qui concerne la verdure, c'est vrai mais n'oublions pas que ce quartier n'est pas encore fini, il peut y avoir de belles choses finalement. Il faut le voir en complet, là les chantiers sont encore présents, le parc pas encore commencé, etc...
Je ne pense pas, car il s'agissait d'une exposition temporaire... A vérifier.
Fabien B. >>> Moi aussi je connais cette école d'archi... vu que j'en sors lol :p
Je ne parlais pas "plastiquement", car c'est là où l'on se noie toujours dans des avis purement subjectifs.
Mais la reconversion de la SUDAC en bibliothèque, salle d'expo etc... est vraiment remarquable, sans compter que sa relation au bâtiment neuf est maitrisée : lisible, franche, repérable & simple, parfaitement intégrée.
Je devrais bientôt en faire un post d'ailleurs... :)
pas nostalgique de l'architecture haussmaniène du tout... mais c'est un point de comparaison inévitable à Paris.
Evidemment je suis pour une architecture contemporaine (vivant a coté du parc disney, ou on a construit un quartier "centre ville" en faisant des bâtiments pseudo haussmmannien, pastiche kitsh et hors context... bref pas jojo, je ne peux pas être pour faire du "haussmman", si ça veut dire quelque chose ^^). Mais je trouve quand même ces bâtiments pesants alors même qu'ils sont très "aérés" dans leur composition(ce sont les îlots 3 de portzampark) par rapport à un îlot haussmannien. On a pas la même sensation en se baladant dans un quartire traditionnel de paris et dans ce quartier rive gauche. Sans doute aussi qu'il y a un rapport au rez de chaussée Différent. On a peut-etre plus tendance a lever la tête dans ce nouveau quartier, comme le montre tes photos Sipane.
Les travaux y jouent certainement pour beaucoup. Le côté "neuf" et très résidentiel aussi, je suppose.
Mais j'aurais bien imaginé des bâtiments végétalisés dans ce quartier, comme c'est à la mode aujourd'hui.
sheily,
Merci, ce sera pour une autre fois alors.
Fabien:
Un peu comme le BHV?:-)
Ce quartier est en effet différent des autres de son entourage, on verra ce que ça va donner une fois qu'il sera fini, est-ce que les habitants et les habitués du lieu vont l'accepter tel quel? Un jour on le saura.
Merci pour tes commentaires Fabien.
Scapper's Run:
Oui, fais-en un post pour avoir un autre point de vue, ça m'intéresserait. :-)
La dernière fois que je me suis baladé dans ce coin, c'était il y a un peu plus de deux ans. Déjà on sentait le travail de Portzamparc sur l'unité et la diversité, les différentes strates, échelles et filtres de l'espace public jusqu'à l'espace privé, de l'extérieur vers l'intérieur, du morceau de ville au détail d'architecture.
J'ai beaucoup apprécié la manière dont on s'immisce au coeur des îlots ; par des petits squares qui ne sont pas (tous) résidentialisés, privatisés ; par des cheminements, de la verdure et du minéral, de l'urbanité dense, fouillée, des volumes et des creux, du compact et du décroché, de l'îlot et de la cour, bref, tout ce qui fait une ville complexe, comme on l'aime, et non une suite d'opérations immobilières.
En ce sens je trouve que l'on est dans un vrai travail d'urbanisme et d'architecture, et dans une ZAC qui fabrique de l'environnement humain - et donc majoritairement de la cité à une époque où plus de 50% de la population mondiale vit en ville - avant que d'être une machine à fric.
Sûrement Massena a changé depuis que je l'ai parcouru en amateur éclairé, et qu'il se transforme un peu plus chaque jour en livre d'or de l'architecture contemporaine en France. Sûrement l'on peu se sentir soit dans une sorte de boutique de design, ou bien dans du "faux" et du "pas finit", et du "pas vivant".
Mais ce dont je suis certain, c'est que ce coin est un bout de ville qui vieillira bien, qui a en lui les gènes pour évoluer encore, se stratifier, trouver son âme et la malaxer toujours. Bref un vrai bout de ville à vivre dans le temps et pas seulement à la réception des bâtiments.
Et puis je sens en lui quelque chose de très parisien sans être du pastiche. Une certaine conception de l'îlot, du "block", proche à la fois des HBMs et de Tolbiac, de Haussmann et des Olympiades, des Grands boulevards et des Villas du XVI°.
Un concentrée de Lutèce, quoi, avec les qualités et la sensibilité que l'on peut ressentir lorsqu'on va se promener dans un autre lieu très européen et très contemporain, à savoir les anciens Docks de 'Dam, du côté de Bornéo et de Sumatra. Les connaisseurs opineront.
Nicolas:
Et voilà, l'architecte-urbaniste a donné son avis:-)
Un avis qui n'est pas loin de la réalité. C'est vrai quand on se balade dans ce quartier, on sent la présence de l'architecture de Portzamparc qui prédomine et qui nous guide. De petites surprises qui nous attendent ici et là, le tout sous un concept très caractéristique et un ensemble bien ficelé. Après on aime ou pas les détails, les couleurs, le traitement de telle ou telle façade (à cause de la diversité existante) c'est subjectif et ça dépend de chaque personne et chaque regard.
Merci pour ton analyse.
Vaut mieux pêcher par exces de détails que ne pas en faire du tout... ce qu'on a reproché aux monolithiques grands ensembles.
Mais sans parler forcément de cette zac rive gauche et du travail de Portzampark, il y a quand même une façon de faire la ville aujourd'hui qui est la même que lorsque on faisait des ZUP. La promotion immobilière ne sait pas faire de la petite échelle. Elle construit du block, de l'îlot. Ce qui est drole parce qu'elle fait tout pour faire croire le contraire a coup de décrochés, de couleurs d'enduits de formes defenetres ou de volets et autres artifices "architecturaux" pour mimer des bâtiments différents. Ce qui est ridicule. Au moins dans le quartier rive gauche on a pas tenté de faire ça. Et ça n'empeche pas les détails, les diférences, les "personnalisations". Manque quand même l'échelle de la petite opération... cela dit ça fait au moins un an que je ne me suis pas promené par là. Alors je me trompe peut-être.
Qu'est ce que tu appelles "faire de la petite échelle" Fabien?
Faire quelques bâtiments ou une rénovation d'un ensemble au lieu de faire une rangée de maisons et d'immeubles, un îlot complet ou un morceau de ville, c'est ça?
Ici, on est obligé de refaire en grande échelle, il s'agit d'un quartier entier par contre ailleurs quand on construit toute une lignée de maisons et des jardins qui les séparent, là je suis d'accord, on s'éloigne du concept même de a ville ou bien on crée carrément une nouvelle ville mais qui dans ce cas précis parfois, elle manque d'éléments qui devraient compléter la ville.
Les promoteurs comptent plus les logements qu'ils construisent en centaines ou en milliers qu'en dizaine. Un petit immeuble de rapport immeuble de 10 appartement (par exemple), c'est ça de la petite échelle pour moi. Je ne pense pas que pour la ZAC rive gauche la règle ai été différente, c'est à dire que les promoteurs des projets ont pondu des bâtiments de la taille peut-être d'un demi îlot voir d'un îlot complet, de cenatinse de logement.
Mais la construction par un promoteur d'une résidence pavillonnaire d'une 100aine de maison , c'est aussi de la grande échelle. Par rapport à la construction d'un seul pavillon ou de trois ou 4, parmi d'autres, dans le même contexte. Il ne s'agit pas de forme ici.
Enfin je ne comprends pas quand même que le fait d'intervenir a l'échelle d'un quartier ne se fasse que dans ce que j'ai dit avant c'est à dire dans le grand nombre. ça simplifie peut-être les choses mais ça ne rend pas forcément la ville intéressante. on peut oublier aussi dan ce contexte les "accidents" architecturaux, qui sont souvent des choses intéressante pour la ville.
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