30 mai 2011

Maurice Padovani




Dès son enfance à Marseille, une visite à l’unité de Le Corbusier était le déclencheur de cette perception de l’espace architectural, une étape inconsciente qui marquera son parcours professionnel 30 ans plus tard. Après l’éducation nationale où il a passé près de dix ans, alors qu’il avait envisagé, avec un ami, la création d’une ligne de mobiliers, on lui a demandé l'élaboration d’un concept pour une boutique en franchise. C’était le premier pas dans l’aménagement de l’espace, une démarche dans le monde du design qui depuis ne s’est plus arrêtée.

Quand on demande à Maurice quel genre de matériau il aime utiliser dans ses conceptions, il répond qu’il n’a pas de matériau de prédilection. Et bien qu’il aime le béton et le bois de cèdre, pour lui à chaque matériau sa place suivant l’effet qu’il procure. Entre deux phrases, il confie qu’il préfère la conception à un travail suivi d’un chantier qui se révèle de plus en plus contraignant. Les difficultés qu’il évoque ne sont que révélateurs de cette route épineuse et longue que prend naturellement chaque architecte pour pouvoir réaliser ce qu’il entreprend. C’est pourquoi pour lui, le design et plus précisément le mobilier est devenu cette panacée, la lignée où loin de toute prétention on peut aussi bien créer et se découvrir.

Quand on lui pose la délicate question de l’architecture contemporaine, il répond en toute spontaniété : « C'est une tarte à la crème, mais comment faire sans Palladio, Ledoux, Corbu, Mies, puis Barragan, Murcutt, Souto, et peut-être plus que tous, Zumthor? »

Toutefois et en dehors des quarante boutiques parsemées sur le territoire français, Maurice Padovani a à son actif une exceptionnelle chapelle, entre subtilité et sérieux, qui nous transporte vers une architecture où la simplicité fait corps avec l'émotion dégagée. Citons aussi entre autres, la conception de cette maison qu’il fait visiter chaque année durant les "journées de la maison contemporaine" et qui pour lui serait une manière de raconter son parcours, de commenter et de scruter comme un spectateur étranger ce travail accompli qu’il a tant perfectionné…

Le site de Maurice Padovani: ici.

4 commentaires:

Tilia a dit…

Super billet ! très sincèrement. J'ai cliqué sur 'passionnant' sans hésiter.

La chapelle est une chapelle funéraire, je pense. Elle est de toute beauté.

Bien qu'ayant longuement examiné tous les intérieurs de Padovani, je n'ai pu me décider pour l'un ou pour l'autre. Un mélange pioché de-ci de-là (cahin-caha !) parmi ses éléments me conviendrait bien.

Une de ses photos pourtant a fait tilt dans mon esprit. Elle me rappelle une certaine paire de pantoufles qui traîne au Louvre ;-)

Sipane a dit…

Merci Tilia, la chapelle est funéraire oui, je le confirme. Pour les intérieurs il y a en effet le choix, avis aux amateurs.
Quant à la photo dont tu parles, elle fait au moins "naturelle" :-)

maurice padovani a dit…

Chapelle est ici utilisé par extension, car l'édifice n'est pas à proprement parler un lieu de culte, mais d'abord un tombeau, qui est aussi un abri où se recueillir. mais ce n'est évidemment pas mon choix de le nommer ainsi, je me suis seulement fait l'écho d'une tradition orale.
En ce qui concerne les chaussures, je peux assurer qu'il n'y avait en aucun cas le désir de plaire à un quelconque sponsor..:-)
Je suis en tout cas ravi qu'on aie pu trouver ce billet, et peut-être donc son contenu, passionnant!

Sipane a dit…

Merci pour les explications et je suis contente à mon tour que ce billet puisse montrer ne serait ce d'une manière très brève ce qu'on puisse trouver sur ton site.