10 déc. 2009

Un avenir incertain mais est-ce grave ?

Dans une actualité architecturale chargée, Jean-Philippe Defawe pose la question du devenir de la Tour « Signal », symbole du Grand Paris.

Il y a peu de temps, la tour la plus haute du monde se trouvant à Dubaï a dû subir de plein fouet la crise qui a ruiné les investisseurs. Cette crise a poussé toute une ville dans l’incertitude et réussi en très peu de temps à mettre des milliers d’ouvriers au chômage. Après quelques semaines, on vient d’apprendre une autre nouvelle, la tour qui se voulait la plus haute d’Europe vient de perdre un tiers de ses étages faute de financement.

Pendant ce temps, en France on parle de la tour « Signal », édifice de référence du Grand Paris et symbole de renouveau de La Défense. Une tour qui a réussi pendant toute une année à faire parler de ce quartier en alimentant le désaccord entre architecte, élus et citoyens.

Lauréate d’un concours international où on a vu défiler des architectes parmi les plus prestigieux de la planète, aujourd’hui elle se trouve dans une impasse.

Dans ce quartier d’affaire où les rénovations se succèdent, cette tour est-elle vraiment indispensable pour donner un souffle nouveau et rehausser l’image de cet endroit vers plus de dynamisme et de modernité ?

N’oublions pas la rénovation de la tour « First » qui a fait l’objet d’un immense battage médiatique par son revêtement innovant, son élancement (qui a pu même dépasser la plus haute tour parisienne) et son avancement malgré la réticence des marchés immobiliers. Elle sera suivie de rénovations comme celle de la Tour « Descartes » qu’on vient d’annoncer et puis d’autres qui se succèdent et se surpassent. Peut être la construction de bâtiments futurs, encore plus hauts, encore plus pompeux et encore plus prestigieux.

L’architecte qui a réussi à ériger ses tours dans les quatre coins de la planète, de Doha à Barcelone, de New-York à Tokyo, après deux tentatives infructueuses, ne pourrait-il pas avoir droit à cet emblématique « Signal » en France ?

L’avenir semble incertain, à craindre que cette tour restera aussi dans les annales de l’architecture contemporaine et sa maquette trônera à jamais sur les étagères de la Cité de l’architecture, mais est-ce grave ?

Texte: © Sipane Hoh

11 commentaires:

sheily a dit…

La décision finale devrait intervenir quand?

Sipane a dit…

On attend, dans l'indécision totale...

François a dit…

Est-ce grave? C'est une claque pour La Défense et encore plus pour J.Nouvel!!!
Croisons les doigts pour que Phare se fasse.

Sipane a dit…

La Défense survivra, l'architecte aussi. Pourquoi réduire le succès à cette tour?
Oui, Phare et d'autres...

Scrapper's Run a dit…

Bof...
ce qu'il y a "d'amusant" c'est qu'avant, les villes se créaient autour des lieux d'activités... Aujourd'hui on fait d'abord la ville et on espère que cela va générer cette activité...
Un marché basé sur la spéculation et le commerce qui fini par se casser la tronche.
C'est grave car cela réduit encore plus les emplois possibles [pour la construction notamment] et que cela fini par faire peur à ceux qui pouvaient ou souhaitaient entreprendre des projets.
De nos jours, ce qui marche réellement c'est surtout la réhabilitation/ reconversion/ extension de l'existant, c'est peut-être là qu'on devrait tous miser.

Sipane a dit…

Oui mais on ne peut pas ne pas construire, il faut aussi construire mais savoir le faire et ce qui prime serait la qualité et pas la quantité.

Scrapper's Run a dit…

tout à fait de ton avis.

Nicolas a dit…

Devinette : Combien de ville pourrait-on construire avec les projets mort-nés des architectes-à-pas-de-chance ?

Cela pourrait bien être l'une des villes invisibles d'Italo Calvino...

Sipane a dit…

Réponse: Un nombre illimité. Entre les projets non-retenus, non-présentés et les pures utopies, il y a le choix. :)

Italo Calvino...toute une institution. On ne se lassera jamais de le citer.

Fabien b. a dit…

Je ne pensais pas que la chute de Dubai arriverait si vite...

Enfin je ne vois pas ça personnellement comme une mauvaise chose. C'est cette ville qui était une abération (peu importe la forme architecturale et la créativité qu'elle a su concentrer). Je pense que jusqu'à - quand? la prochaine fois ? - s'en est fini des investissements dans des projets pharaoniques et dans des projets de ce genre. Les investisseurs se retourneront certainement vers les villes existantes. Et ça c'est plutôt bon signe pour nos vieilles cités ^^.

Tout n'es donc pas perdu pour la défense et ses tours...

Sipane a dit…

La Défense a encore quelques projets de tours, il faut attendre pour voir si elles seront réalisées ou pas. Aujourd'hui avec la crise personne n'est plus sûr de rien mais une chose est sûre si une demande réelle existe la construction suivra.